J'ai imprimé de la campagne, du mur et de la route, du chemin piéton, de la route trouée aux goudrons neufs, aux rebords, aux pavés perdus.

Il n'y a pas de fil conducteur qui en sorte ou de préparation suffisante. Mais il y a des choses qui reviennent : déjà, le ratio de dessins perdus, le fait de répéter une série de gestes avec de toutes petites déviations jusqu'à trouver un dialogue fertile. Une infinité de composantes possibles et de répétitions, parmi lesquelles je m'amuse à naviguer comme si je pouvais trouver un chemin, alors que, vu de l'extérieur, j'applique des tentatives de captage d’un lieu qui sont plus ou moins perdues d’avance.


/ LIEU(x)

Je laisse s’élaborer, dans chaque dessin, un espace qui se concrétise autant qu’il reste en suspens, un espace qui n’est pas donné d’avance mais agit comme un lieu de déployabilité des hétérogènes.


Ce principe d’occupation n’est pas un principe de représentation comme la perspective, ou un mode de codification comme la cartographie, ou un système référentiel. Il est une mise en acte d’une lecture des disponibilités possibles in situ.




/ STREET

Je dessine le plus souvent à même le sol dans la rue. J’utilise un kit d’impression qui me permet de me déplacer d’un lieu à l’autre.
Le choix des lieux se fait in situ. Chaque session est l’occasion de rencontres avec des passants et observateurs.



/ PRINT(s)

Je réalise des impressions du sol via des empreintes des surfaces et un transfert sur du papier. Les impressions sont ensuite reprises en atelier. 






/ ECRITURE 

Je pars de l’écriture désarticulée de phrases, lors de brefs moments d’existence, pour mettre en confrontation ce qui fait signe, trace et surface et conduire des rencontres d’éléments sur la feuille.


« tant que l’écriture garde son sens premier de pratique d’inscription, il ne peut exister de distinction tranchée entre le dessin et l’écriture »
( Tim Ingold, Une brève histoire des lignes)